Programme de l’expérience québécoise (PEQ) : des modifications règlementaires inacceptables pour les organismes d’action communautaire autonome
Montréal 7 novembre 2019 – Le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA) se joint au concert de voix opposées au resserrement des règles du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Pour les organismes d’action communautaire autonome, le fait de restreindre l’accès de ce programme à une liste limitée de domaines d’études et de catégories d’emplois est une aberration.
En cette période de rareté de la main-d’œuvre, l’embauche de personnes immigrantes a l’effet d’un baume pour les organismes d’action communautaire autonome. Or, la plupart des emplois en demande au sein du communautaire sont exclus de la liste des domaines d’études et des catégories d’emplois identifiés par le ministre Simon Jolin-Barrette. Nous pensons aux emplois en travail social, recherche, direction de services communautaires, intervention communautaire, mais également en sociologie ou en science politique, etc. Voir les métiers et professions en demande du Comité sectoriel de la main-d’œuvre en économie sociale et action communautaire.
Et pourtant, la main-d’œuvre immigrante qualifiée et qui maîtrise le français, est une source inestimable de gens motivés à travailler au sein des organismes d’action communautaire autonome. Les nouvelles règles viennent cependant court-circuiter les efforts de ces organismes ainsi que ceux du Comité sectoriel de la main-d’œuvre en économie sociale et action communautaire (CSMO-ÉSAC) à attirer ces travailleurs et travailleuses en obligeant une partie importante de cette main-d’œuvre à quitter le Québec après leurs études. Comme le soulignait le directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), Stephan Reichhold, « il s’agit d’une perte de capital humain et de main-d’oeuvre qui nuit à la prospérité du Québec ».
Pour le RQ-ACA, la volte-face du ministre Jolin-Barrette annonçant un droit acquis pour les personnes qui sont déjà au Québec dans le cadre du PEQ n’est pas suffisante. « Le problème va demeurer entier si l’accès est limité à une liste d’emplois et de domaines d’études qui ne correspondent pas aux besoins du communautaire et de l’ensemble de la société » selon Caroline Toupin, coordonnatrice au RQ-ACA. Le manque de travailleuses et travailleurs qualifiés dans le milieu communautaire est pourtant criant et on ne peut se permettre d’affaiblir davantage ce maillon essentiel du filet social québécois. À l’instar de la TCRI, le RQ-ACA demande au gouvernement du Québec de reconsidérer son approche et de retirer les restrictions d’accès aux nouvelles personnes qui feront une demande dans le cadre du PEQ.
Bien sûr, le problème de fonds n’est pas seulement la pénurie de main d’oeuvre, mais bien la volonté du gouvernement de restreindre l’immigration selon une vision utilitaire. En effet, pour le RQ-ACA, le gouvernement ne doit pas envisager l’immigration seulement en regard de ce qu’on peut en retirer en main d’œuvre.
Le RQ-ACA est l’interlocuteur privilégié du gouvernement en matière d’action communautaire autonome (ACA), représente 57 regroupements et organismes nationaux, et rejoint au-delà de 60,000 travailleurs et travailleuses et 4 000 organismes d’ACA luttant partout au Québec pour une plus grande justice sociale.
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Contact média:
Caroline Toupin – courriel: coordination @rq-aca.org – (514) 260-3786