Partager la charge informative de l’inclusion

Être un·e allié·e, ça veut dire quoi?

Être un·e allié·e, c’est choisir de lutter aux côtés d’une minorité. L’allié·e se sert notamment de ses privilèges pour agir en faveur de l’équité et de la justice sociale. Iel est engagé·e dans un processus d’écoute active et d’apprentissage. C’est-à-dire qu’iel reconnaît que les personnes à la croisée des oppressions sont expertes de leur vécu, et iel est impliqué·e dans la compréhension de leurs enjeux sans chercher à leur répondre.

L’une des parties importantes de cette responsabilité sociale réside, dans un premier temps, dans le fait de s’informer et de s’éduquer sur les enjeux liés aux différents systèmes d’oppression existants. Pour la personne allié·e, s’éduquer de façon autonome est un devoir social. Il s’agit, en effet, de prendre sa part de responsabilité dans la construction d’une société plus inclusive.

Le poids de la charge informative

Il est parfois facile de vouloir s’informer auprès des personnes à la croisée des oppressions. Pourtant, bien que cette pratique parte parfois de bonnes intentions, elle n’est finalement que le reflet du système d’oppression en lui-même. Dans ce contexte, on relègue donc aux victimes d’un système oppressif l’effort que constitue le partage de connaissances et l’éducation, une charge mentale difficile à porter au quotidien. Tout cela relève d’une notion centrale : celle du consentement. En effet, le fait d’être une personne dont une ou plusieurs parts identitaires sont socialement discriminées, ne constitue en rien une permission donnant accès à son vécu et à son expérience. Faire partie d’une minorité ne fait pas automatiquement d’un individu un·e formateur·rice, et d’autant plus si le savoir en question n’est pas rémunéré.

S’éduquer, s’engager, agir

S’éduquer en matière d’inclusion est avant tout un choix. Il est vrai que dans nos organisations, le temps et les ressources manquent souvent, mais cela reste un choix central dans notre démarche de transformation sociale. Tant au niveau personnel qu’organisationnel, s’éduquer et s’informer sont les points de départ sur lesquels repose un processus autocritique de nos privilèges. C’est aussi l’opportunité de réfléchir et d’analyser notre capacité à faire partie et à reproduire des systèmes oppressifs. C’est à partir de là que l’on peut poser des actions concrètes et militantes pour l’aplanissement de l’oppression dans nos milieux et être véritablement des allié·e·s.

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Des ressources et outils à explorer pour s’éduquer 

L’ABC du handicap : Une série de vidéos sensibles et pertinentes explorant la réalité des personnes en situation de handicap.

L’arbre de l’oppression : Un outil visuel exposant avec pédagogie le processus de reproduction des systèmes oppressifs, mettant en lumière les dynamiques de pouvoir et les privilèges.

Briser le code “le lexique”: Une série de capsules éducatives expliquant avec simplicité des termes parfois complexes liés à l’inclusion et à l’anti-oppression. Cet outil facilite les discussions portant sur les sujets du racisme et de la diversité ethnoculturelle.

Lexique sur la diversité sexuelle et de genre : TERMIUM Plus est un riche répertoire permettant de comprendre et de se familiariser avec les termes rattachés à la diversité sexuelle et de genre.